Démarche artistique de NINA TESCAR
Artiste-Peintre et Dessinateur
Tout a commencé par mes études dans l’Institut des Beaux-Arts de Chisinau. Pendant 6 ans j’ai étudié différentes techniques et réalisé différents devoirs surtout dans le cadre de l’illustration des livres.
J’ai illustré E.T.A. Hoffmann, H. C. Andersen, C. Baudelaire, C.Balmont, etc.
J’avais comme principal professeur Roman Cutiuba, jeune professeur arrivé de Tallin, avec un programme diversifié et complexe. Il a su me diriger dans la bonne direction et me soutenir dans mes démarches. C’est là que j’ai acquis le goût de la finesse des traits et de la perfection du dessin. Il disait :
Vous pouvez regarder ce que font les autres artistes, mais ne surtout pas tomber sous leurs influences ou copier leurs idées et œuvres, cela s’appelle du plagiat.
Trouvez votre style, votre technique et vos thèmes.
Faire une illustration, c’est plus simple, tu as le texte sur lequel tu développes ton imagination. Dans le cas du Graphisme libre, c’est à toi de trouver le thème et l’inspiration.
L’envol de l’imagination à travers la littérature…
Mes premières inspirations je les ai trouvés dans mon enfance. Dans le peu de moments libre, je lisais, car grâce à ma mère nous avions une petite bibliothèque, alors je commençais à lire assez tôt les contes populaires moldaves, russes : A. Pouchkine, P. Bajov, puis la mythologie, enfin romans de V. Hugo, A. Dumas et J. Vernes. Je plongeais mon imagination dans ce monde inconnu, lointain et tellement différent. Plus tard je lisais les romans de science-fiction comme S. Lem et autres. Comme je n’aimais pas la réalité, je me suis créé mon monde, d’où l’envie de devenir illustrateur de livres. À l’époque l’information circulant était très pauvre dans mon village natal. C’est à Chisinau que je découvre la musique, l’opéra, le théâtre, les musées, même là le tabou communiste était partout.
…et la culture asiatique !
Pendant mes études à l’Institut, sur l’histoire de l’art, j’ai été amené à étudier plusieurs peintres de plusieurs cultures, la peinture flamande a retenu mon attention, ainsi que la culture chinoise et japonaise pendant un an j’ai travaillé sur mon diplôme de fin d’études, « illustration sur un livre d’un écrivain de votre choix » j’ai choisi Dino Buzzati, écrivain italien. J’ai fait 15 illustrations pour ce livre, 10 lithographies et 5 dessins au crayon. Je considère cette série comme ma première exposition, une expérience sérieuse dans ce domaine. En parallèle je faisais des illustrations pour des livres d’éducation pour enfants.
Le travail à l’encre de Chine
Mon choix de travailler à l’encre de Chine se révèle un choix rationnel, matière accessible et bon marché, facile à transporter. Le papier utilisé facile à trouver, l’œuvre pouvant être imaginée et dessinée en l’absence d’atelier. J’ai donc développé une technique me permettant de rester libre et de rester seule face à face avec ma création. La période post-soviétisme a rendu la vie très difficile et insupportable en Moldavie. Le noir et blanc reflète amplement mon état d’esprit d’époque.
Il y a des choses à faire !
Arrivée en France je découvre un autre monde, beau, vivant chaud, impressionnant. Quand je découvre la multitude de choix de matériels proposés aux peintres par les magasins d’art, je suis resté ébahi : je me suis dit qu’il y a des choses à faire ! Étonnée que l’encre noire n’ait pas seulement les nuances grises, mais également puisse se transformer et couleur en nuances violettes, marron, bleues, vertes, même jaunes. Découvrir l’encre aquarelle, forte et intense, découvrir différents feutres, stylos, crayons, les rapidographes, tout cela m’a conduit à regarder différemment la manière technique de m’exprimer. Toujours fidèle au noir et blanc je rajoute une troisième couleur.
Au fil du temps plusieurs thèmes m’ont envahi et m’intéressent.
Chaque thème a son inspiration, sa raison d’être et sa technique mixte, mais relié ensemble par la même folie du dessin perfectionniste et le goût des détails.
Mots d’artiste, par Nina TESCAR